Titre : |
Aux sources des stéréotypes : origines, conséquences et approches : Contributution dans le cadre du 1er Forum Interculturel (Re)penser les stéréotypes : Construire le dialogue interculturel et inter-religieux, Sarajevo, 10-12 décembre 2003. |
Type de document : |
actes de colloque |
Auteurs : |
Arie NADLER, Auteur |
Mention d'édition : |
10-12 décembre 2003 |
Editeur : |
Strasbourg : Conseil de l'Europe |
Année de publication : |
2003 |
Importance : |
11 p. |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
Interculturel:Psychologie interculturelle:Compétence interculturelle Interculturel:Psychologie interculturelle:Compétence interculturelle:Empathie Interculturel:Psychologie interculturelle:Démarche interculturelle Interculturel:Psychologie interculturelle:Représentation sociale:Catégorisation Interculturel:Psychologie interculturelle:Représentation sociale:Préjugé Interculturel:Psychologie interculturelle:Représentation sociale:Stéréotype Interculturel:Psychologie interculturelle:Représentation sociale:Stigmatisation Politique sociale:Travail social:Action sociale:Médiation:Gestion des conflits Racisme et discrimination:Discrimination
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Mots-clés : |
stéréotypes préjugés discrimination conflit |
Index. décimale : |
Racisme, Discrimination |
Résumé : |
Ari Nadler, psycho-sociologue israélien, propose une analyse de l'émergence des phénomènes discriminatoires.
Le document se structure en cinq parties, introduction comprise.
Dans un 1er temps, l'auteur souligne en préambule, que ses commentaires sont empreints de son expérience identitaire sociale. Dans un 2ème temps, il définit l'être humain comme "un animal social qui catégorise" (p.3), qui classe en fonction de son groupe d'appartenance et de référence ("endogroupe" p.3), ce phénomène s'expliquant par le nécessité de gérer les stimuli externes qui le sollicitent en tant que sujet limité dans ses capacités cognitives. Ainsi,"attribuer certaines caractéristiques à une personne sur la base de son appartenance à un groupe (p.4)" apparait comme un phénomène dénué d'anormalité et ne peut être l'indicatif d'une posture sociale a priori hostile. Il s'agit de reconnaitre l'inévitabilité du recours aux préjugés pour comprendre leurs origines afin d'analyser leurs conséquences néfastes et d'élaborer des stratégies permettant de contrôler leur aspects destructeur sur la vie en société.
Dans un troisième temps, reprenant et décrivant le dispositif expérimental d'une enseignante américaine Jane Elliot en école élémentaire, l'A. explicite la notion de " nature humaine" comme origine des stéréotypes négatifs portés. Selon cette posture d'analyse , l'individu adopte une attitude discriminatoire à l'égard de représentants d' "exogroupes" et nourrit des stéréotypes négatifs, légitimé dans cette démarche par des permissions normatives à préjuger pour préserver la suprématie du modèle endogroupe. Dans cette vision de la nature humaine, il est fondamental de signaler que l'expérience de Elliot montre que le fait d'avoir été victime de discriminations ne conduit pas à une meilleure prédisposition empathique et que les mécanismes de stéréotypes négatifs se reproduisent chez des individus ayant subi un assujettissement discriminatoire. La mise en situation expérimentale des élèves testés fait toutefois apparaitre la durabilité pédagogique de ce protocole dans le ressenti des individus-sujets d'étude, ce qui pousse l'A. à préconiser une sensibilisation aux phénomènes discriminatoires par l'expérience directe et personnelle de chaque individu singulier.
En contrepoint de cette perspective d'une nature innée des surgissements de préjugés négatifs, il existe une seconde tendance analytique qui consiste à mettre la notion de conflictualité en avant. Celle-ci suggère que là où des stéréotypes existent, ils ne génèrent d'amplification problématique qu'à partir du moment où un conflit éclate entre des groupes en concurrence pour la captation de ressources limitées. A. Nadler n'oppose pas ces deux visions (nature humaine vs conflit) mais les perçoit comme complémentaires dans la mesure où "toute tendance innée à discriminer et à préjuger envers autrui [est] amplifiée lorsqu'il existe un conflit entre les groupes."(p.8)
L'avant dernier point aborde les conséquences d'avoir été victime d'un stéréotype, ce qui conduit à démasquer les stéréotypes comme des mécanismes endogènes de perpétuation. Victimes et oppresseurs se positionnent au regard du préjugé négatif et intériorisent des conduites qui contribuent à alimenter le bien fondé discriminatoire. L'A. souligne à quel point cette permanence du "statu quo injuste ou violent" (p.8) sert les intérêts oligarchiques et font l'objet d'instrumentalisations politiques, les guerres entre nations illustrant cette légitimité à déshumaniser l'ennemi. Par ailleurs on remarque une recherche de respectabilité dans l'expression de stéréotypes négatifs dans une société contemporaine qui tend à cibler l'illégitimité des préjugés énoncés explicitement. Ce polissage ne doit pas cacher que l'intériorisation des processus de préjugés négatifs perdure et demeure redoutablement opérationnelle dans les faits.
La dernière partie de l'article évoque des propositions susceptibles de diminuer les stéréotypes négatifs en s'appuyant sur une réflexion de l'approche dite "hypothèse de contact" (p.9) mettant en situation de coprésence les deux parties. Ici sont synthétisées les conditions fondamentales propres à diminuer les stéréotypes de confrontation. Ainsi, le contact doit être à statut légal, prolongé et important ; il doit s'établir dans un contexte social qui "encourage la promotion de la tolérance (p.10)". Enfin, le contact doit être coopératif et impliquer la réalisation d'objectifs communs. L'auteur ajoute que, d'après lui, il parait judicieux de promouvoir l'atténuation de l'identité de groupe pour obtenir de meilleurs résultats.
En conclusion A. Nadler confie l'espoir qu'il a dans les effets de prise en considération et de prise de conscience des souffrance et douleur infligées à un groupe."Les perceptions stéréotypées de l'exogroupe subissent une transformation spectaculaire lorsque le groupe rival est sensible aux douleurs causées par conflits, ressenties par le groupe endogène et s'il est disposé à accepter la responsabilité, au moins partielle (...)" (p.11).
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En ligne : |
http://www.coe.int/t/dg4/cultureheritage/culture/completed/dialogue/DGIV_CULT_PR [...] |
Format de la ressource électronique : |
pdf |
Permalink : |
http://biblio.reseau-reci.org/index.php?lvl=notice_display&id=30245 |
Aux sources des stéréotypes : origines, conséquences et approches : Contributution dans le cadre du 1er Forum Interculturel (Re)penser les stéréotypes : Construire le dialogue interculturel et inter-religieux, Sarajevo, 10-12 décembre 2003. [actes de colloque] / Arie NADLER, Auteur . - 10-12 décembre 2003 . - Strasbourg : Conseil de l'Europe, 2003 . - 11 p. Langues : Français ( fre)
Catégories : |
Interculturel:Psychologie interculturelle:Compétence interculturelle Interculturel:Psychologie interculturelle:Compétence interculturelle:Empathie Interculturel:Psychologie interculturelle:Démarche interculturelle Interculturel:Psychologie interculturelle:Représentation sociale:Catégorisation Interculturel:Psychologie interculturelle:Représentation sociale:Préjugé Interculturel:Psychologie interculturelle:Représentation sociale:Stéréotype Interculturel:Psychologie interculturelle:Représentation sociale:Stigmatisation Politique sociale:Travail social:Action sociale:Médiation:Gestion des conflits Racisme et discrimination:Discrimination
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Mots-clés : |
stéréotypes préjugés discrimination conflit |
Index. décimale : |
Racisme, Discrimination |
Résumé : |
Ari Nadler, psycho-sociologue israélien, propose une analyse de l'émergence des phénomènes discriminatoires.
Le document se structure en cinq parties, introduction comprise.
Dans un 1er temps, l'auteur souligne en préambule, que ses commentaires sont empreints de son expérience identitaire sociale. Dans un 2ème temps, il définit l'être humain comme "un animal social qui catégorise" (p.3), qui classe en fonction de son groupe d'appartenance et de référence ("endogroupe" p.3), ce phénomène s'expliquant par le nécessité de gérer les stimuli externes qui le sollicitent en tant que sujet limité dans ses capacités cognitives. Ainsi,"attribuer certaines caractéristiques à une personne sur la base de son appartenance à un groupe (p.4)" apparait comme un phénomène dénué d'anormalité et ne peut être l'indicatif d'une posture sociale a priori hostile. Il s'agit de reconnaitre l'inévitabilité du recours aux préjugés pour comprendre leurs origines afin d'analyser leurs conséquences néfastes et d'élaborer des stratégies permettant de contrôler leur aspects destructeur sur la vie en société.
Dans un troisième temps, reprenant et décrivant le dispositif expérimental d'une enseignante américaine Jane Elliot en école élémentaire, l'A. explicite la notion de " nature humaine" comme origine des stéréotypes négatifs portés. Selon cette posture d'analyse , l'individu adopte une attitude discriminatoire à l'égard de représentants d' "exogroupes" et nourrit des stéréotypes négatifs, légitimé dans cette démarche par des permissions normatives à préjuger pour préserver la suprématie du modèle endogroupe. Dans cette vision de la nature humaine, il est fondamental de signaler que l'expérience de Elliot montre que le fait d'avoir été victime de discriminations ne conduit pas à une meilleure prédisposition empathique et que les mécanismes de stéréotypes négatifs se reproduisent chez des individus ayant subi un assujettissement discriminatoire. La mise en situation expérimentale des élèves testés fait toutefois apparaitre la durabilité pédagogique de ce protocole dans le ressenti des individus-sujets d'étude, ce qui pousse l'A. à préconiser une sensibilisation aux phénomènes discriminatoires par l'expérience directe et personnelle de chaque individu singulier.
En contrepoint de cette perspective d'une nature innée des surgissements de préjugés négatifs, il existe une seconde tendance analytique qui consiste à mettre la notion de conflictualité en avant. Celle-ci suggère que là où des stéréotypes existent, ils ne génèrent d'amplification problématique qu'à partir du moment où un conflit éclate entre des groupes en concurrence pour la captation de ressources limitées. A. Nadler n'oppose pas ces deux visions (nature humaine vs conflit) mais les perçoit comme complémentaires dans la mesure où "toute tendance innée à discriminer et à préjuger envers autrui [est] amplifiée lorsqu'il existe un conflit entre les groupes."(p.8)
L'avant dernier point aborde les conséquences d'avoir été victime d'un stéréotype, ce qui conduit à démasquer les stéréotypes comme des mécanismes endogènes de perpétuation. Victimes et oppresseurs se positionnent au regard du préjugé négatif et intériorisent des conduites qui contribuent à alimenter le bien fondé discriminatoire. L'A. souligne à quel point cette permanence du "statu quo injuste ou violent" (p.8) sert les intérêts oligarchiques et font l'objet d'instrumentalisations politiques, les guerres entre nations illustrant cette légitimité à déshumaniser l'ennemi. Par ailleurs on remarque une recherche de respectabilité dans l'expression de stéréotypes négatifs dans une société contemporaine qui tend à cibler l'illégitimité des préjugés énoncés explicitement. Ce polissage ne doit pas cacher que l'intériorisation des processus de préjugés négatifs perdure et demeure redoutablement opérationnelle dans les faits.
La dernière partie de l'article évoque des propositions susceptibles de diminuer les stéréotypes négatifs en s'appuyant sur une réflexion de l'approche dite "hypothèse de contact" (p.9) mettant en situation de coprésence les deux parties. Ici sont synthétisées les conditions fondamentales propres à diminuer les stéréotypes de confrontation. Ainsi, le contact doit être à statut légal, prolongé et important ; il doit s'établir dans un contexte social qui "encourage la promotion de la tolérance (p.10)". Enfin, le contact doit être coopératif et impliquer la réalisation d'objectifs communs. L'auteur ajoute que, d'après lui, il parait judicieux de promouvoir l'atténuation de l'identité de groupe pour obtenir de meilleurs résultats.
En conclusion A. Nadler confie l'espoir qu'il a dans les effets de prise en considération et de prise de conscience des souffrance et douleur infligées à un groupe."Les perceptions stéréotypées de l'exogroupe subissent une transformation spectaculaire lorsque le groupe rival est sensible aux douleurs causées par conflits, ressenties par le groupe endogène et s'il est disposé à accepter la responsabilité, au moins partielle (...)" (p.11).
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En ligne : |
http://www.coe.int/t/dg4/cultureheritage/culture/completed/dialogue/DGIV_CULT_PR [...] |
Format de la ressource électronique : |
pdf |
Permalink : |
http://biblio.reseau-reci.org/index.php?lvl=notice_display&id=30245 |
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