Résumé :
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D'une façon générale, toute identité ethnique minoritaire, qu'elle soit fondée sur un critère de territoire, de religion, de langue, de phénotype ou même de lignage, est en grande partie assignée par le groupe majoritaire, car le regard de celui-ci est, d'une certaine manière, constituant du groupe minoritaire. En effet, la domination impose les règles du jeu de l'interaction ; elle rétrécit les capacités et le champ d'action des acteurs dominés mais elle ne les annule pas complètement. Devant cette mise en demeure qui consiste à attribuer à des individus une identité sociale, les minorités ont des conduites diversifiées d'acceptation, de rejet, de négociation ou d'instrumentalisation que l'on peut considérer comme des stratégies. Ces stratégies ne sont pas seulement orientées par des intérêts économiques ou politiques mais peuvent obéir à des rationalités moins transparentes, qui relèvent d'autres logiques, par exemple, des bénéfices psychologiques (désir de revanche, frustration, culpabilité...) et conduisant éventuellement à des réponses peu performantes, voire carrément destructrices pour le groupe.
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