| Titre : |
Racism, the british State, and black resistance . (Le racisme, l'Etat britannique et la résistance noire) |
| Type de document : |
extrait |
| Auteurs : |
Gus JOHN, Auteur |
| Mention d'édition : |
Paris |
| Editeur : |
Orstom |
| Année de publication : |
1987 |
| Importance : |
pp. 228-236 |
| Langues : |
Anglais (eng) |
| Catégories : |
Racisme et discrimination:Racisme
|
| Mots-clés : |
racism the british state and black resistance . le racisme etat britannique resistance noire pays d'accueil : Grande-Bretagne population noire |
| Résumé : |
Depuis 1981, l'Etat britannique affronte une crise majeure avec la radicalisation des luttes de la classe ouvrière noire contre le racisme et l'exploitation. Les principaux protagonistes de cette radicalisation sont les jeunes Noirs, insatisfaits de l'humanitarisme qui sous-tendait nombre des anciennes formes de résistance de leur communauté. Prenant en main leurs propres affaires, ils débordent les élites noires et heurtent de front l'appareil répressif de l'Etat britannique. Dans les décennies précédentes, cet Etat avait forgé une image rassurante des enfants de migrants venus de la Caraïbe. Nés et élevés en Angleterre, éduqués à l'anglaise, ils ne devaient pas poser de problèmes majeurs et devaient être facilement intégrés dans leur société de résidence, à l'inverse de leurs parents considérés comme des "étrangers" menaçants et définitivement inassimilables. Les jeunes noirs crurent, eux aussi, un temps, que l'Etat et la société britanniques leur réserveraient un meilleur traitement que celui subi par leurs parents. Cependant, socialisés dans un pays où le racisme, depuis l'époque coloniale, est une donnée structurelle du système social, ces jeunes se rendent rapidement compte qu'ils ne peuvent échapper à cette réalité. Entrés, dès lors, en guerre ouverte contre les appareils étatiques d'intégration et de régulation sociales (écoles, services sociaux, police, justice) ils sont, en retour, considérés comme la plus grande menace à "l'ordre" et à "la loi". Cela aboutit à une inversion des représentations dominantes, concernant les Noirs, aujourd'hui, en Grande-Bretagne : les migrants de la première génération, hier "étrangers inassimilables", deviennent des "citoyens britanniques comme les autres", tandis que leurs enfants sont, chaque jour davantage catalogués comme "déviants". Ainsi, face à l'intégration d'un grand nombre de Noirs des classes moyennes dans les appareils d'Etat, à leur adhésion à une politique de statu quo et à l'incapacité du mouvement travailliste à répondre aux aspirations de la classe ouvrière noire, celle-ci tend de C plus en plus à assurer sa défense au sein d'organisations qui lui sont propres.es organisations parviennent désormais à susciter des mobilisations de masse, à l'exemple de celle du 2 mars 1981 où 20 000 personnes défilèrent dans les rues de Londres pour protester contre le massacre, par des fascistes, de 13 jeunes Noirs, à New Cross. Pour désamorcer cette mobilisation, l'Etat tente de la récupérer par le biais d'un dispositif institutionnel de "prévention sociale" qui vise - par l'entremise d'aides financières - au contrôle de nombreux projets communautaires. Cette politique constitue une sérieuse menace pour l'autonomie que la classe ouvrière noire a récemment conquise par ses luttes et qui doit être préservée à tout prix pour permettre une défense efficace de ses intérêts. Les progressistes blancs ont un rôle important à jouer dans la préservation et la consolidation de l'espace où cette autonomie peut se déployer. |
| Permalink : |
https://biblio.reseau-reci.org/index.php?lvl=notice_display&id=1010 |
Racism, the british State, and black resistance . (Le racisme, l'Etat britannique et la résistance noire) [extrait] / Gus JOHN, Auteur . - Paris . - Orstom, 1987 . - pp. 228-236. Langues : Anglais ( eng)
| Catégories : |
Racisme et discrimination:Racisme
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| Mots-clés : |
racism the british state and black resistance . le racisme etat britannique resistance noire pays d'accueil : Grande-Bretagne population noire |
| Résumé : |
Depuis 1981, l'Etat britannique affronte une crise majeure avec la radicalisation des luttes de la classe ouvrière noire contre le racisme et l'exploitation. Les principaux protagonistes de cette radicalisation sont les jeunes Noirs, insatisfaits de l'humanitarisme qui sous-tendait nombre des anciennes formes de résistance de leur communauté. Prenant en main leurs propres affaires, ils débordent les élites noires et heurtent de front l'appareil répressif de l'Etat britannique. Dans les décennies précédentes, cet Etat avait forgé une image rassurante des enfants de migrants venus de la Caraïbe. Nés et élevés en Angleterre, éduqués à l'anglaise, ils ne devaient pas poser de problèmes majeurs et devaient être facilement intégrés dans leur société de résidence, à l'inverse de leurs parents considérés comme des "étrangers" menaçants et définitivement inassimilables. Les jeunes noirs crurent, eux aussi, un temps, que l'Etat et la société britanniques leur réserveraient un meilleur traitement que celui subi par leurs parents. Cependant, socialisés dans un pays où le racisme, depuis l'époque coloniale, est une donnée structurelle du système social, ces jeunes se rendent rapidement compte qu'ils ne peuvent échapper à cette réalité. Entrés, dès lors, en guerre ouverte contre les appareils étatiques d'intégration et de régulation sociales (écoles, services sociaux, police, justice) ils sont, en retour, considérés comme la plus grande menace à "l'ordre" et à "la loi". Cela aboutit à une inversion des représentations dominantes, concernant les Noirs, aujourd'hui, en Grande-Bretagne : les migrants de la première génération, hier "étrangers inassimilables", deviennent des "citoyens britanniques comme les autres", tandis que leurs enfants sont, chaque jour davantage catalogués comme "déviants". Ainsi, face à l'intégration d'un grand nombre de Noirs des classes moyennes dans les appareils d'Etat, à leur adhésion à une politique de statu quo et à l'incapacité du mouvement travailliste à répondre aux aspirations de la classe ouvrière noire, celle-ci tend de C plus en plus à assurer sa défense au sein d'organisations qui lui sont propres.es organisations parviennent désormais à susciter des mobilisations de masse, à l'exemple de celle du 2 mars 1981 où 20 000 personnes défilèrent dans les rues de Londres pour protester contre le massacre, par des fascistes, de 13 jeunes Noirs, à New Cross. Pour désamorcer cette mobilisation, l'Etat tente de la récupérer par le biais d'un dispositif institutionnel de "prévention sociale" qui vise - par l'entremise d'aides financières - au contrôle de nombreux projets communautaires. Cette politique constitue une sérieuse menace pour l'autonomie que la classe ouvrière noire a récemment conquise par ses luttes et qui doit être préservée à tout prix pour permettre une défense efficace de ses intérêts. Les progressistes blancs ont un rôle important à jouer dans la préservation et la consolidation de l'espace où cette autonomie peut se déployer. |
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