Résumé :
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Le statut inhabituel des départements français d'outre-mer dans le monde postcolonial d'aujourd'hui fournit un champ d'investigation intéressant à partir duquel analyser le concept de diaspora. Si l'idée de diaspora renvoie à la dispersion dans des lieux divers, à une mythologie collective du pays natal et à l'idéalisation du retour, la Caraïbe française remplissait initialement toutes les conditions d'une diaspora africaine. Mais s'est-elle arrêtée de l'être lorsque le territoire caribéen est devenu le pays natal ? Si la diaspora peut être considérée comme un état d'esprit qui implique non tant l'idéalisation du retour mais un engagement vis-à-vis du pays natal doublé d'une forme de solidarité et d'une culture partagée, les Français de la Caraïbe ayant immigré en Europe ou ailleurs participent certainement de la diaspora caribéenne. Mais entre ces deux perspectives, il y a place pour un schéma plus complexe : une diaspora qui aurait changé avec le temps - s'appropriant le territoire caribéen, adoptant l'adhésion à une communauté politique française, donnant naissance à une nouvelle diaspora - mais qui serait demeurée partie intégrante de la diaspora initiale, démontrant qu'au lieu de cesser d'être un type de diaspora pour en devenir une autre, elle peut se transformer. (Résumé éditeur)
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