Résumé :
|
L'actualité aidant, l'immigration algérienne apparaît au premier plan dans les débats politiques contemporains en France. Mais par un paradoxe étonnant, il n'existe pas de compréhension de cette immigration prise dans la profondeur du champ historique. Cet article se fixe pour objectif de réactiver les héritages de mémoire militante des immigrés algériens en France, de 1926 à 1954. La mise en place des points de repère chronologiques dans l'engagement politique, saisie à travers le courant majoritaire dans l'immigration algérienne (Etoile nord africaine, Parti du peuple algérien) permet la remise en cause d'un mythe pourtant solidement ancré : celui d'une communauté installée de fraîche date, fragile, instable et surtout dépourvue de tout sens politique. La réapparition du passé militant se dresse à contre-courant des stéréotypes d'une immigration apeurée sauvée par la " vaillance " de ses enfants actuels, donc de la notion ambiguë " deuxième génération ". Ce travail montre également que la résolution des revendications économiques pour les immigrés algériens de cette époque se trouve étroitement imbriquée, dispose son expression à travers la solution de la question nationale. Cette orientation permet de comprendre pourquoi existe le " retard " d'intégration des immigrés algériens, " greffés " sur le corps social français attendant pendant de longues années l'indépendance de l'Algérie. En annexe, figurent les cartes de localisation géographique de la population militante à Paris/région parisienne, en Algérie et en France.
|